Église Saint-Paul à Bordeaux
Visite de Bordeaux organisée par la commission culture, sur le thème : « La ville au sortir de la guerre de Cent ans ».
Article publié le : 2 décembre 2024
Nous étions 26, accompagnés par Julien Pearson, guide conférencier. Quelques points de notre visite :
À la fin de la guerre de Cent ans (1453), Charles VII ordonne le renforcement des fortifications : méfiance vis-à-vis des Anglais et des Bordelais ! Le Château du Hâ sera construit en 1456 sur un vaste emplacement : 4 tours, une église, la résidence du duc de Guyenne et la garnison des troupes royales. En 1458 le roi impose la gabelle, troubles, émeutes, les insurgés prennent le fort. Le Lieutenant général Tristan de Monenh est massacré. Le connétable Anne de Montmorency rétablit l’ordre au prix de nombreuses exécutions. De nos jours le tribunal de justice occupe les lieux. Il ne reste que 2 tours dont une enfoncée dans sol, la place ayant été rehaussée.
En parcourant la rue du Hâ… Nous remarquons la rue des Palanques, nom occitan gascon qui désigne des Planches. De quelles planches s’agit-il ? Au bas de cette rue, pour atteindre la cathédrale, il fallait traverser le Peugue, qui coulait vers la Garonne et alimentait ici trois moulins. D’un bord à l’autre on lançait des palanques sur ce cours d’eau bordelais, frère de la Devèze, pour permettre aux passants de le traverser. Il fallait gratter ces planches, souvent couvertes de mousse et d’immondices pour qu’elles ne soient pas glissantes. On peut imaginer les odeurs… Le Peugue sera canalisé, busé, et le cours du Peugue deviendra le cours Alsace-Lorraine. Un peu plus loin, c’est l’impasse Birouette qui retient notre attention. Par la beauté de la vue sur la Tour Pey Berland surmontée par Notre- Dame d’Aquitaine, et aussi par son joli nom qui ressemble à pirouette mais signifie simplement ruelle.
Après avoir parcouru la rue des Ayres et une partie du quartier des Universités et des Écoles, nous faisons une pause devant l’église Saint-Paul, lieu du massacre de Tristan de Monenh, avant d’arriver place Fernand Lafargue, l’ancienne place du grand marché qui était approvisionné par les denrées transportées sur le Peugue. Nous prenons la rue Saint-James jusqu’à l’église Saint-Éloi. Presque sous le toit de l’église, le long de la rue Teulère, nous apercevons le lion que le roi Charles VII a fait apposer pour affirmer sa domination sur Bordeaux.
Nous terminons par la place Saint-Michel dont la basilique de style gothique flamboyant devait rivaliser avec la cathédrale Saint-André. Côté nord, dans les entrelacs de la frise extérieure, nous déchiffrons : HENRI DE VALOIS en lettres ornementées. Julien Pearson a su nous intéresser à l’histoire de Bordeaux au sortir de la guerre de Cent ans avec son récit vivant de la rivalité entre le roi de France et le roi d’Angleterre, et nous faire lever la tête pour voir des détails que nous n’avions jamais remarqués.