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Fin du chemin d'Arles
Posté le 17-06-2020
Après nous être arrêtés il y a deux ans à Gimont, avec mon ami Bernard de Nice, nous avons repris l'année dernière depuis Lescar jusqu'à ...Lire la suite
Ile de la Réunion: La sortie de l'Etang Salé du 5 janvier 2019
Posté le 05-02-2019
Ce n'est pas parce que je ne participais pas à la dernière sortie à la Brède que je m'exonérais pour autant de toute activité jacquaire. Séjournant ...Lire la suite
En passant les Pyrénées par la route d'Arles (septembre 2018)
Posté le 02-11-2018
Le train qui va de Pau à Bedous et qui, un jour souhaitons-le, rejoindra à nouveau la gare espagnole de Canfranc, m'a laissé à Oloron-Sainte-Marie où j'ai ...Lire la suite
Fraternité sur le chemin d'Arles, septembre 2018.
Posté le 24-10-2018
Autour du déambulatoire de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, une quinzaine de panneaux présentent le pèlerinage, dans ses dimensions philosophiques, spirituelles ou ...Lire la suite
Roger sur le Camino Francés de Burgos à Santiago (1).
Posté le 24-10-2018
J'ai marché sur le Camino Francés, de Burgos à Santiago en octobre 2015 (20 jours et 500 km tout rond!). Ce trajet faisait suite à deux tronçons effectués ...Lire la suite
Paradoxe et échos du Camino Inglés.
Posté le 24-10-2018
D'année en année, le nombre de pèlerins prenant le chemin de Compostelle ne cesse de s'accroître. Or, si certains s'en réjouissent, d'autres semblent ...Lire la suite
Le Mozarabe, mon dernier chemin (Mai Juin 2018)
Posté le 24-10-2018
Orages tous les après-midi, entraînant des variations de température importantes. Orages, égale pluie et boue sur le chemin, donc on se retrouve sur les routes ...Lire la suite
De Toulouse à Marciac, en juin 2018
Posté le 24-10-2018
En lisant le témoignage de Mickaël sur le chemin mozarabe, j'ai eu l'impression de revenir sur la voie d'Arles, il y a quelques jours... Nous sommes tout d'abord passés par ...Lire la suite
Fraternité sur le chemin d'Arles, septembre 2018.
Posté le 24-10-2018
Autour du déambulatoire de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, une quinzaine de panneaux présentent le pèlerinage, dans ses dimensions philosophiques, spirituelles ou religieuses. C'est ainsi que le panneau qui évoque les divers chemins de Saint-Jacques, les distingue en fonction d'une "couleur spirituelle" qu'aurait chacun d'eux, comme le partage sur le chemin de Saint-Martin ou la fraternité sur la voie d'Arles. Aussi curieux que cela paraisse, après avoir marché à deux pendant quatorze jours sur ce dernier chemin, le mot fraternité est bien le mot juste qui qualifie l'impression ressentie tout au long de ces deux semaines. Hormis les gîtes municipaux, de bonne qualité mais déshumanisés, l'accueil reçu a toujours été chaleureux et personnalisé, en dépit de la variété des hébergements, avec souvent des attentions particulières, comme veiller à ne pas nous laisser partir sans provisions pour le midi ou nous proposer une machine à laver le linge. Et puis, partant du principe que le temporel n'est pas l'ennemi du spirituel, le soin particulier apporté aux repas du soir ne peut qu'affermir les liens fraternels.
Merci encore à Madeleine de Castres pour son merveilleux gratin et son coeur sur la main , à Robert d'Anglès pour son mijoté de sanglier à la graisse de canard suivi d'une soirée à la guitare reprenant les standards des années soixante, aux éleveurs du Bessou dont l'épouse voyage en recevant des hôtes et en mitonnant du veau de la ferme, ou encore à Jean-Claude à Murat sur Vèbre spécialiste de la paupiette, ou à Marie-Claude pour son repas créole, hospitalière avec son mari Bernard dans le gîte d'Aigues Vives géré par l'association des amis de Saint-Jacques en Occitanie, sans oublier les autres plus classiques mais tout aussi dévoués. Fraternité aussi sur le chemin avec peu de pèlerins mais tous solidaires, comme ces deux soeurs canadiennes du nouveau Brunswick, d'origine belge et pratiquant le français dans une "pochette" francophone de cette province (à ne pas confondre avec le Québec !) ou ce couple ardéchois réalisant enfin ses rêves après plusieurs reports dus à la maladie.
Surprise aussi des réactions des gens rencontrés, engageant souvent la discussion ou faisant un geste amical ou un sourire s'agissant des automobilistes. Vous comprendrez que nous sommes loin de l'aspect mercantile et du tourisme de masse qui prévaut trop souvent sur le chemin du Puy ( mais peut-il en être autrement quand il faut accueillir des dizaines de pèlerins quotidiennement?) et certainement plus proche de "l'esprit du chemin" que peuvent idéaliser les néophites du pèlerinage. Partant cette année du Bousquet-sur-Orb nous avons marché jusqu'à Gimont dans le Gers. Il s'agissait de franchir les monts de l'Espinousse près des monts de Lacaune et de suivre la Montagne Noire en accèdant à un plateau de neuf cent mètres avant de descendre après Castres dans le Lauragais en longeant la rigole de la Plaine et le Canal du Midi , oeuvres de Riquet. Le début fut donc particulièrement ardu mais la beauté des paysages a largement compensé cette difficulté initiale, longeant la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Océan.
Comment aussi ne pas penser à ces villages , perdus sur ces plateaux austères dont certains quasiment fantômes où les commerces ferment les uns après les autres comme à Boissezon dont l'unique épicerie qui faisait les plateaux repas pour les pèlerins logés au gîte municipal venait de fermer depuis quatre jours ! Sur notre insistance la tenancière a bien voulu continuer à confectionner des repas pour pèlerins (confit de canards , pommes de terre sarladaises ce soir là) et a décidé de poursuivre jusqu'au quinze octobre ! Mais après ? Inspirés par cette formidable expérience nous nous projetons dores et déjà sur la suite qui devrait nous conduire l'année prochaine jusqu'à Puente La Reina. En effet , et en revenant aux panneaux de Saint Sernin, nous ne pouvons que convenir, que "ces sillons -les chemins- tracés sur la surface de la Terre nous invitent à suivre notre route singulière, notre propre chemin, éclairé par notre bonne étoile".
En passant les Pyrénées par la route d'Arles (septembre 2018)
Posté le 02-11-2018
Le train qui va de Pau à Bedous et qui, un jour souhaitons-le, rejoindra à nouveau la gare espagnole de Canfranc, m'a laissé à Oloron-Sainte-Marie où j'ai passé la nuit dans le très confortable refuge de l'association jacquaire des Pyrénées Atlantiques.
En ce début septembre, la première étape d'un parcours qui doit me mener neuf jours plus tard à Puente la Reina m'a conduit à Sarrance.
Grâce à l'initiative du frère Pierre Moulia, que beaucoup dans notre association connaissent, le monastère reçoit à nouveau des pèlerins.
La restauration des lieux est déjà bien avancée, même s'il y a encore à faire car le bâtiment est vaste. L'accueil y est on ne peut plus chaleureux, bien dans la tradition du chemin et le soir, pour ceux qui désirent y participer, un repas en commun est un moment particulièrement convivial.
En passant les Pyrénées par la route d'Arles (septembre 2018)
Posté le 02-11-2018
Le jour suivant, arrêt à Borce, petit village de la vallée d'Aspe, bien calme à cette époque de l'année, avant d'affronter le lendemain la rude montée du col du Somport et son impressionnant dénivelé. Après avoir longtemps hésité, j'ai décidé de suivre la route plutôt que le sentier, réputé assez difficile. Toutefois, ce choix, dois-je le préciser, n'est pas sans risque car la route qui n'a guère de nationale que le nom présente au moins deux passages où deux véhicules n'ont pas la place de se croiser! Aussi lorsque l'on voit arriver en face de soi un semi-remorque, on envisage parfois le pire... Au sommet, les brumes de la vallée ont fait place au soleil et c'est heureux car la température est assez fraîche avec un vent bien fort ce jour-là.
La descente, côté espagnol, est beaucoup plus aisée jusqu'à Canfranc-Estacion, six kilomètres plus bas, où je fais étape. Au centre de cette petite ville bien animée a été édifiée une imposante gare à vocation internationale qui attend toujours que la liaison ferroviaire interrompue il y a près de cinquante ans soit enfin rétablie côté français. Aussi, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine tristesse devant cet état de choses, voire pour ma part, un sentiment de colère en pensant aux sommes considérables investies par ailleurs dans la réalisation de lignes à grande vitesse dont l'utilité ne fait pas toujours l'unanimité... mais ceci est une autre histoire!
Ile de la Réunion: La sortie de l'Etang Salé du 5 janvier 2019
Posté le 05-02-2019
Ce n'est pas parce que je ne participais pas à la dernière sortie à la Brède que je m'exonérais pour autant de toute activité jacquaire. Séjournant à Saint-Pierre de la Réunion, introduit par Nicole de Gradignan je contactai l'association des Amis Réunionnais des Chemins de Compostelle (ARCC-Compostelle). Eh oui, même à 12000 km, on marche à la Réunion en invoquant saint Jacques ! Plus fort encore, l'ARCC, à défaut de chemin historique et donc de querelle sur l'authenticité du tracé, a créé son propre chemin, chemin littoral qui contourne l'île, préparatoire au pèlerinage, ou chemin péi. C'est ainsi qu'Armande, mon premier contact, me propose de participer à la marche mensuelle organisée autour de l'étang du Gol sur la commune de l'Etang Salé, commune littorale du sud-ouest du département.
Rendez vous est pris à 6h du matin, chaleur oblige, et, première surprise, alors que je m'attends à un dépaysement complet, je me retrouve paradoxalement dans un environnement familier ! En effet, la plupart des quarante pèlerins qui progresse sous le soleil a marché sur le chemin et même pour beaucoup d'entre eux sur plusieurs chemins ! Dès lors, chacun rapporte son expérience, témoigne de ses joies et de ses peines : je ferme les yeux et je nous entends sur les chemins girondins, avec cependant l'accent en moins, encore que le gascon peut tenir lieu de créole. Bon, nous étions en plein été austral et à la sortie des fêtes : dès lors la distance programmée se devait d'être raisonnable, soit une petite dizaine de kilomètres sur un terrain plat et sablonneux, ponctué d'étangs, de dunes et de mer.
Ile de la Réunion: La sortie de l'Etang Salé du 5 janvier 2019
Posté le 05-02-2019
La similitude avec nos lacs landais est frappante, surtout si on remplace le pin par le filao ! Bien sûr, si on lève les yeux, on peut voir la montagne et la fin des ravines vers Cilaos ou la plaine des Cafres, des arbres curieux comme les raisins marine ou les épinards. Quant au filao, le naturaliste de service nous explique sa fonction principale de rétention du sable, mais aussi son usage ancien d'alimentation du train qui contournait une grande partie de l'île jusque dans les années soixante dix. Bien sûr, les cairns que nous trouvons dans nos montagnes apparaissent ici sur la grève basaltique, au lieu dit le Gouffre , nombreux et très harmonieux mais avec une autre signification, reliés au vortex énergétique dont le culte ésotérique est pratiqué par les adeptes à proximité.
Mais enfin, après tous ces efforts, un repas partage ponctua cette sortie. Profitant de la générosité légendaire des réunionnais, j'ai pu goûter de nombreuses préparations locales (ça ne vous rappelle rien?), mais aussi la galette convivialement partagée avec du cidre normand ! Merci à nos amis réunionnais pour leur accueil plein de chaleur, et en particulier à Armande pour sa grande générosité et son commentaire éclairé et au président, avec peut être dans un futur proche une sortie partagée sur le chemin péi ou les chemins de Saint-Jacques.
Jean-Noël
Deux diaporamas sur cette sortie dans la rubrique "Entre nous" sur le site de l'association des Amis Réunionnais des Chemins de Compostelle: ARCC-Compostelle
Roger sur le Camino Francés de Burgos à Santiago (1).
Posté le 24-10-2018
J'ai marché sur le Camino Francés, de Burgos à Santiago en octobre 2015 (20 jours et 500 km tout rond!). Ce trajet faisait suite à deux tronçons effectués antérieurement depuis mon domicile mérignacais (comme tout vrai pèlerin) à Saint-Jean-Pied-de-Port par la voie de Tours marquée notamment par les 150 km de la forêt des Landes dans la solitude (idéal pour se ressourcer) puis de Saint-Jean-Pied-de-Port à Burgos. Donc 1060 km au total.
Par rapport aux multiples échos glanés au sein de notre Asso concernant les pépins physiques, les punaises de lit, la 'terrible' montée à O Cebreiro sous la tempête, l'interminable et monotone traversée de la Meseta sous le cagnard ou le vent violent et la froidure, les interminables pluies en Galice etc... etc..., je crois que j'ai eu de la chance car rien de tout cela!!! Une belle météo en ce mois d'octobre 2015 avec seulement une matinée de crachin sous un vent de face très violent (puis grand soleil) après Carrion de los Condes (il fallait bien que l'apôtre Jacques me donne un aperçu, mais durant 3 heures seulement, des rigueurs de la Meseta)... et plus tard un seul jour de pluie véritable le jour 17, de Portomarin à Pallas del Rey (il fallait bien que l'apôtre Jacques me montre ce que peut être un pelé sous la pluie battante). Donc,18 jours de grand beau temps sur 20 et une arrivée magique à Santiago à midi, le 23 octobre sous un soleil sans nuages!
Roger sur le Camino Francés de Burgos à Santiago (1).
Posté le 24-10-2018
Saint Jacques a été très gentil avec moi: pas de pépins physiques, seulement une belle contracture survenue au dessus d'un pied, le dernier jour, pas d'ampoules, ni de mal de dos, ni de courbatures sauf le premier soir, après 33 km pour commencer (oh l'imprudent!). Et pas la moindre punaise de lit. J'ai surtout pratiqué les albergues municipales vraiment d'une propreté irréprochable (un peu la propreté 'hôpital') particulièrement en Galice. Par contre les albergues privées, en général plus pittoresques et plus animées (un bistrot souvent intégré et fréquenté par les locaux, par exemple à Rabanal ou Astorga), laissaient parfois à désirer côté propreté.
J'ai beaucoup aimé la Meseta sous un beau soleil automnal, et pas très froide: un petit air de désert de Gobi pour sa platitude et ses brunes couleurs d'automne. Il faut dire que j'ai emprunté toutes les variantes possibles le long des vestiges antiques de la Calzada romana (La fameuse voie romaine qui va de Bordeaux à Astorga!) pour fuir la N120 et ses jeunes platanes tous les 9 mètres, le long d'un sentier tout neuf et sans âme (sauf celle des innombrables pèlerins) longeant cette N120! Ainsi j'ai dormi dans le village lilliputien (au milieu de nulle part) de Calzadilla de los Hermanillos avec de belles rencontres avec les quelques gens du village.
Roger Valadié
Pour lire la suite du pèlerinage de Roger sur le Camino Francès, fermez cette page et cliquez sur 'Archives', en haut à droite de la page 'Témoignages'.
D'année en année, le nombre de pèlerins prenant le chemin de Compostelle ne cesse de s'accroître. Or, si certains s'en réjouissent, d'autres semblent s'en affecter, parlant notamment à propos du Camino Frances d'autoroute à pèlerins... Toutefois, comment peut-on s'émouvoir de cet état de choses alors que d'un autre côté l'on prodigue autour de soi des encouragements à se lancer dans l'aventure!
Si tous les chemins, dit-on mênent à Rome, ils peuvent également conduire à Saint-Jacques-de-Compostelle et cela, beaucoup l'ont compris, favorisant la création ou la redécouverte de voies dites secondaires.
C'est un fait que les 100 derniers kilomètres sont les plus encombrés, que ce soit au départ de Sarria (Camino Francés) ou de Tui (Camino Portugués).
Aussi, ce n'est pas sans intérêt que l'on assiste actuellement aux efforts de revitalisation du Chemin Anglais (Camino Inglés), qui au Moyen Âge était particulièrement emprunté par des pèlerins venant des Îles Britanniques et d'Europe du Nord et qui arrivaient par mer jusqu'aux ports du Ferrol et de La Corogne.
Aujourd'hui, est certes balisé un Chemin Anglais qui sur 119 kilomètres va du Ferrol à Santiago en cinq étapes moyennement pourvues en albergues.
Toutefois, l'alcalde (maire) de La Corogne, soucieux de la promotion de sa cité et appuyé en cela par les diverses activités locales, entend faire de La Corogne un autre point de départ du Camino Ingles, les deux itinéraires se rejoignant à Hospital de Bruma pour la dernière étape. Mais le 'hic', c'est que de La Corogne à Santiago, il n'y a que 75 kilomètres; ce qui, à priori est un obstacle à la délivrance de la compostella!
Cependant, il semblerait que des négociations menées avec des responsables de l'archevêché laissent envisager la possibilité d'une dérogation au regard notamment du passé 'historique' de ce tracé, ce qui permettrait au Chemin Anglais de faire en quelque sorte coup double.
Orages tous les après-midi, entraînant des variations de température importantes. Orages, égale pluie et boue sur le chemin, donc on se retrouve sur les routes nationales.
Gués disparus, donc traversées d'arroyos de plus de 35 m de large avec de l'eau pour rincer les rotules, sentiers avec des herbes hautes mouillées de plus de 1,80 m et un balisage très pauvre jusqu'à Cordoba. Et pour terminer, un bon petit rhume.
Heureusement, cela ne dura que la première semaine. Et pour la première fois, j'ai utilisé un GPS, ce qui m'a évité de m'égarer ou de me perdre tout simplement. Cela me rappelle un poème de notre ami Alain Puyssegur, "Chemin herbeux chemin merdeux" qui décrit tout à fait ce chemin.
Le MOZARABE, de Grenade à Merida, où j'ai rencontré un pèlerin 10 jours après mon départ de Grenade et où je fus seul pendant près de trois semaines serait-il un chemin de pénitence ?
En lisant le témoignage de Mickaël sur le chemin mozarabe, j'ai eu l'impression de revenir sur la voie d'Arles, il y a quelques jours... Nous sommes tout d'abord passés par l'accueil pèlerin de l'église Saint-Sernin à Toulouse, ouvert tous les après-midis en saison : un coup de tampon sur les crédentials, mais surtout plein de bons conseils délivrés par les accueillants de ce jour-là, ainsi qu'un pas à pas indispensable pour sortir de la métropole occitane. Le lendemain matin, départ du pont Neuf, en plein centre de Toulouse, face à l'hôpital Saint-Jacques ; nous avons décidé de traverser à pied la ville rose, là ou d'autres prennent les transports en commun pour dépasser cette difficulté, qui représente tout de même 4 h de bitume. Nous suivons la variante par le ruisseau de l'Aussonnelle, certes verdoyante, mais "allongeante" : 6 km à rajouter aux 20 prévus initialement. Nous arrivons le soir dans un gîte associatif à Lèguevin, très bien tenu, très bien accueillis, on se sent comme à la rue Blanqui.
A partir du lendemain, les ennuis commencent : nous arrivons en début d'après-midi à l'Isle-Jourdain, et là, c'est le drame : la rivière est en crue, le GR sous l'eau et le refuge mis en péril par l'inondation ; nous serons logés au débotté chez une ancienne accueillante, Solange, où nous passerons une soirée extraordinaire... Qu'elle soit remerciée pour tout ce qu'elle nous a offert, en particulier, l'espérance. Le lendemain, avant de pouvoir reprendre le GR, il nous faut pratiquer une route nationale, au trafic idoine ; la peur au ventre, on ne traîne pas. Dès qu'on le peut, retour sur le GR, et, là on peut dire que chaque fois que nous le prendrons, le poème d'Alain Puysségur nous reviendra en mémoire. Il faut regarder où l'on pose le pied à chaque pas et il n'y a pas toujours de solution: les pluies torrentielles ont lessivé les champs juste plantés de tournesol, et toute la terre se retrouve dans les creux de vallon, faisant disparaitre sous 50 cm de boue le chemin qu'on retrouve visuellement 100 m plus loin...
Très souvent, dans ce milieu glissant, nous embarquerons cette terre jaune et amoureuse jusqu'à mi-mollet ! La nuit suivante se passera à Gimont, chez Dominique, qui vient d'ouvrir son gîte : cuisine extraordinaire et ambiance formidable ! Puis, nous passerons la nuit d'après à Montégut, chez Mr et Me Castera : le gîte, ultra-moderne, a été crée pour les pèlerins, la soirée se passe tranquillement sur une terrasse en surplomb qui domine la vallée, quelle beauté. Etape suivante nous menant à Barran, via Auch : à la cathédrale, nous aurons pourri la journée de l'accueillant, car il a explosé son tampon en voulant le poser sur nos crédentials. Par contre, à Barran, accueil très moyen dans ce gîte municipal où la personne qui accueille a confondu les premiers arrivés avec nous autres qui avions réservé, épuisés par 20 km dans la boue, et arrivés plus tard. Cette dame est tellement pressée d'aller à la fête du village ; bon, il y a 2 brancards d'appoint, ils seront pour nous... Prochaine étape : Montesquiou, 17 km dans la gadoue jusqu'aux yeux !
Notre accueil : chez Mr et Me Ader à "L'Auberge", petit restaurant fort réputé, et qui, à l'occasion, dans son ancien hôtel, prend des pèlerins. Profitez-en, la cuisine est sublime, et ils partent en retraite après la saison. Pour finir, et la mort dans l'âme, car ces passages dans la boue nous épuisent, on choisit de passer par les petites routes. On arrivera à Marciac, chez Mr et Me Robert, et ceux-ci nous aideront beaucoup à rentrer sur la gare d'Auch, car un pépin de santé nous rattrape, pas méchant, mais qui oblige à arrêter avant terme. Moralités : avant de partir sur la voie d'Arles dans le Gers, renseignez-vous sur la météo des jours précédents : toute l'eau (de pluie comme de la fonte des neiges) descend le plateau de Lannemezan jusqu'au Chemin, et mieux vaut faire ce trajet à la fin de l'été ou au début de l'automne, dixit les habitants qui n'avaient pas vu cela depuis 20 ans !
Après nous être arrêtés il y a deux ans à Gimont, avec mon ami Bernard de Nice, nous avons repris l'année dernière depuis Lescar jusqu'à Punta la Reina-Pamplona. C'est ce chaînon manquant, Gimont-Lescar que je me suis proposé de combler cette année. Je m'attendais à un parcours monotone et sans surprises : en réalité, dès l'Isle-Arnet le paysage change et devient de plus en plus accidenté avec un relief marqué et de plus en plus boisé ou arboré.
On traverse de petits villages perchés sur leur hauteur, Montlauzun, Lussac, Montesquiou,Saint-Christaud, ou des bastides telles Barran ou Marciac, autant de noms qui fleurent bon la Gascogne ... Et n'oublions pas Auch protégé par d'Artagnan au pied de l'escalier monumental, où, privilège du pèlerin, j'ai eu accès aux célèbres stalles de la cathédrale actuellement fermées au public. La pluie s'est un peu manifestée, mais sans excès. De ce fait j'ai à peine été gêné par la boue qui peut être redoutable en cas de fortes précipitations, d'après certains témoignages relatés sur notre site ...
La difficulté provenait surtout des hautes herbes non fauchées , des longues côtes et des distances. Hélas tous les gîtes municipaux ou associatifs sont fermés ce qui complique l'hébergement. Heureusement subsistent des gîtes privés ravis de recevoir leur premier pèlerin de l’année , mais aussi de petits hôtels référencés ... Je recommande particulièrement le gîte accueil pèlerin à L'Isle de Noé tenu par un couple charmant en pleine nature et surtout la Villa Imaginaire à Maubourguet face à la mairie , dirigée par Max, ancien cuisinier toqué au Gault et Milhau, lieu de rencontre des amis du village, où les petits vins et les grands plats sont proposés, avec gentillesse et simplicité.
Bien sûr les échanges entre pèlerins ont été des plus limitées ,voire inexistants, bien sûr j'ai dû annuler une étape entre Maubourguet et Anoye en me faisant transporter en voiture, bien sûr la convivialité du repas partagé n'était pas au rendez vous quotidien, mais en contrepartie, quelle sensation de grande liberté ! Et puis je n'oublie pas , les rencontres dont la richesse a compensé la rareté, comme cette algérienne bloquée à Maubourguet, productrice d'une émission de télévision sur l'art chinois à Pékin.
En résumé, j'ai eu l'impression d'être une hirondelle qui annonçait des jours meilleurs.